S’offrir du bien-être : quand on ne sait même pas par où commencer…
Aujourd’hui, j’ai envie de vous partager quelque chose de très intime, mais qui, je crois, parlera à beaucoup d’entre vous.
Depuis mes 40 ans — plus exactement depuis mon ce qu’on a vaguement nommé « burn-out » ou « dépression » (aucun diagnostic vraiment posé) — j’ai pris conscience d’une chose essentielle :
Jusque-là, j’étais très forte pour m’occuper des autres : mes enfants, mes amis, mes clients…
Et ça me rassurait : ça m’évitait de trop réfléchir à moi, à comment j’allais vraiment. En réalité, ça cachait une vérité plus profonde : je ne savais pas prendre soin de moi. Et aujourd’hui, avec du recul, ça me pose une question encore plus dérangeante : Peut-on vraiment bien s’occuper de quelqu’un d’autre quand on ne sait pas le faire pour soi-même ? Prendre soin des autres est-il authentique, durable, aligné… si on est incapable de se choisir, soi, d’abord ?
Je me souviens encore de ce psy qui m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit :« Vous n’êtes pas une super-héroïne avec des super-pouvoirs. Tout ce que vous portez est énorme et beaucoup trop pour une seule femme. » Cette phrase m’a percutée comme un coup de tonnerre.
En sortant de l’hôpital, une question s’est imposée : Qu’est-ce qui pourrait vraiment me faire du bien ? Et la vérité, c’est qu’à l’époque… je ne savais même pas ce que j’aimais. Rien. Le vide. Tellement occupée à faire passer les besoins des autres avant les miens que je m’étais perdue. Alors j’ai choisi d’essayer. J’ai testé d’aller à la thalasso de Luc-sur-Mer, toute seule. Sans but précis. Juste pour voir. Pour sentir. Pour reconnecter mon corps et mon esprit. Et ça m’a fait du bien. À ma peau. À mon corps. À ma tête.
Depuis ce jour — cela fait maintenant plus de 10 ans — je m’offre chaque mois une après-midi ou une journée. Thalasso, institut, hammam, massage… Peu importe la forme : l’essentiel est que mon corps et mon mental reçoivent du soin. Quand je ne le fais pas, je le ressens vite : tensions, irritabilité, fatigue, perte de patience. Alors, même quand le temps ou l’argent manquent, je ne négocie pas avec ce rendez-vous. Je le protège comme une promesse sacrée. Parce que j’ai compris une chose : Si je vais bien, tout le monde autour de moi va mieux. Ma famille, mes amis, mes clients… reçoivent le meilleur de moi.
Au-delà du bien-être immédiat : qu’est-ce que ça change profondément ?
On pourrait croire que ce petit rituel ne sert qu’à me détendre sur l’instant. Mais c’est bien plus profond que ça. Me prioriser une fois par mois, avec discipline, a transformé ma façon de vivre. Je développe une vraie habitude de self-care. En inscrivant noir sur blanc dans mon agenda un temps pour moi, je m’entraîne à dire : « Je suis importante. » C’est un rappel concret que je mérite mon propre respect. Je muscle ma capacité à dire NON. Un jour ou l’autre, un imprévu « urgent » ou une invitation viendra tenter de voler cette place. Et là, j’apprends à dire : « Non. Pas à ce moment-là. »
C’est un apprentissage précieux, bien au-delà de la thalasso. Je pose la première pierre d’autres routines. Au début, c’est une fois par mois. Puis, naturellement, d’autres habitudes se mettent en place :
- un rituel hebdomadaire pour souffler, pour célébrer
- une attention quotidienne à mon alimentation, mon hydratation
- du temps pour écrire, méditer chaque jour,
- des sports plusieurs fois par semaine
- un cadre plus clair pour mon activité professionnelle.
Je développe ma discipline personnelle. Avant, je fumais deux paquets de cigarettes par jour, coûte que coûte. Argent ou pas argent, temps ou pas temps, je le faisais. Aujourd’hui, j’investis la même détermination pour cultiver quelque chose de sain et nourrissant pour moi. Je nourris ma confiance en moi.
Chaque fois que je tiens parole envers moi-même, je renforce cette certitude : je peux compter sur moi. Je redeviens actrice de ma vie. Je ne subis plus. J’expérimente. J’ajuste. J’écoute ce qui me fait du bien et ce qui ne me correspond pas. Exemple concret : j’étais persuadée que j’allais adorer rouler en décapotable. J’en ai essayé une mercredi dernier : trop de soleil, trop de vent, pas du tout mon truc ! Mais maintenant, je le sais pour de vrai. Et je m’écoute.
Ma méthode pour découvrir (ou redécouvrir) ce qui me fait du bien
Peut-être que toi aussi, aujourd’hui, tu ne sais pas ce qui te ferait du bien. Alors voilà ma façon de faire, toute simple mais puissante :
Choisir & tester. Ne reste pas dans ta tête ! Fais une liste de choses à essayer : massage, hammam, cours de danse, cinéma solo, bain de forêt, atelier créatif, journée sans téléphone… Essaie, observe, ressens.
Comprendre le POURQUOI. Ne te contente pas de « ça me plaît ». Demande-toi : Pourquoi ça me plaît ? Moi, par exemple, le hammam me plaît parce que j’adore avoir chaud. J’adore passer le savon noir, puis le gant qui enlève toutes les peaux mortes. C’est comme si, une fois par mois, je nettoyais tout ce qui m’a polluée, pour repartir neuve. Plus tu comprends pourquoi, plus tu peux recréer ce bien-être autrement.
Inscrire dans ton agenda et ne pas négocier. Décide qu’à partir de maintenant et jusqu’à fin novembre au moins, tu bloques ce rendez-vous avec toi-même. Peu importe la météo, les imprévus, les excuses : c’est sacré.
Observer ce que ça change. Petit à petit, ce rituel devient un entraînement à te prioriser. Et tu verras : ça déborde dans d’autres domaines. Tu oseras dire non, poser tes limites, installer d’autres routines hebdomadaires, puis quotidiennes.
Célébrer et ajuster. Tout est vivant : garde ce qui fonctionne, ajuste ce qui te lasse. C’est une danse avec toi-même, pas une obligation figée.
Et toi ?
Est-ce que toi aussi, tu donnes beaucoup aux autres pour éviter de te demander comment tu vas, toi ?
Et si tu t’offrais, là, maintenant, une première idée pour te choisir ?
Qu’est-ce que tu pourrais inscrire dans ton agenda, et honorer comme un rendez-vous sacré ?
Raconte-moi. Je te lis. Et je te soutiens.

