Depuis longtemps, j’ai remarqué qu’il existe en moi une petite voix.
Elle n’a rien à voir avec la voix du mental, celle qui crie fort, qui juge, qui veut tout contrôler. Cette petite voix est discrète, presque fragile. Elle ne fait pas de bruit mais, d’une manière mystérieuse, elle sait déjà.
On pourrait croire qu’en l’écoutant on se sent immédiatement apaisé. Mais, dans mon expérience, ce n’est pas le cas. Bien souvent, lorsque cette petite voix se manifeste, elle déclenche au contraire un tiraillement intérieur, parfois même une anxiété grandissante. Pourquoi ? Parce qu’elle vient percuter les certitudes du mental, qui s’agite, qui veut rationaliser ce qu’il ne comprend pas.
Quelques exemples de ma vie
Il y a eu ces fois où cette voix me soufflait d’appeler quelqu’un. Rien ne l’exigeait, aucune raison « logique ». Mais quand je l’ai fait, l’échange qui en est sorti a ouvert une porte, une rencontre décisive, une synchronicité qui n’aurait pas eu lieu sans ce coup de fil.
Il y a eu ces moments où elle me murmurait d’accepter une invitation, même si tout mon mental criait : « Ce n’est pas raisonnable ! ». Et finalement, cette rencontre est devenue un tournant, un pas vers une nouvelle direction de vie.
Et puis, tout récemment, la semaine dernière, j’ai vécu un exemple frappant. J’étais en pleine recherche de recrutement et cette petite voix insistait : « Parle à Lucie ». Une Lucie que je connaissais à peine, rencontrée une ou deux fois lors de rendez-vous de réseau, mais sans vraiment la connaître. Mon mental, lui, s’énervait : « Tu n’as pas de temps à perdre ! Si tu attends et qu’elle refuse, tu auras encore reculé de 15 jours ou 3 semaines ». Mais la petite voix me disait avec douceur mais fermeté : « Non, attends. C’est à elle qu’il faut parler ».
Alors j’ai résisté à l’impatience et repoussé d’autres pistes. Et le jour de l’entretien, tout est devenu clair : Lucie possédait exactement les qualités et l’expérience dont j’avais besoin, en plus d’adhérer pleinement aux valeurs essentielles du poste. Ce que je n’aurais jamais deviné seule. En l’écoutant, j’ai non seulement trouvé la bonne personne, mais j’ai gagné des semaines, voire des mois dans le processus de recrutement et la mise en place du poste.
Il y a eu aussi ces instants où la petite voix disait doucement : « Attends ». Alors que tout en moi voulait foncer, agir, décider tout de suite. Cette patience imposée par le murmure intérieur a parfois été salvatrice. Avec le recul, j’ai vu combien cette attente m’avait protégée ou offert un timing juste.
À chaque fois, écouter ce murmure m’a demandé du courage. Parce qu’il n’allait pas dans le sens du mental. Parce qu’il me confrontait à la peur, au doute, à l’inconnu. Et pourtant, chaque fois que je l’ai suivie, cette petite voix m’a guidée vers quelque chose de profondément juste pour moi..
Quand le trauma étouffe la petite voix
Il est important de le dire : tout le monde n’a pas accès facilement à cette petite voix intérieure.
Lorsqu’on vit un état de stress post-traumatique, ou que l’anxiété est permanente, le système nerveux est comme déréglé. Il reste bloqué en mode hyper-vigilance. Le mental tourne en boucle, le corps est crispé, et toute l’énergie est orientée vers la survie.
Dans ces moments-là, la petite voix existe toujours, mais elle est recouverte par le bruit intérieur. On est souvent plus connecté à la voix de l’autre qu’à la sienne : la voix du parent, du conjoint, de la société, des injonctions extérieures. On vit pour correspondre, pour obéir, pour être « en sécurité » à travers le regard des autres, et non pour écouter son propre cœur.
En début de thérapie, l’objectif n’est donc pas d’écouter immédiatement cette petite voix, car ce serait trop difficile, voire angoissant. La première étape, c’est déjà de reprendre contact avec soi-même : apaiser le système nerveux, retrouver une respiration plus calme, réapprendre à sentir son corps sans panique.
Peu à peu, à mesure que le terrain intérieur se régule, on peut entendre un léger murmure. Un tout petit signe, presque imperceptible, qui dit : « Et si tu faisais autrement ? » ou « Et si tu te choisissais, toi, cette fois ? ».
Et là commence le chemin : reconnaître que cette voix existe, même si elle est timide, même si elle fait peur.
Le rôle de l’accompagnement thérapeutique est justement d’aider à créer cet espace de sécurité intérieure où la petite voix peut réapparaître. Petit à petit, elle reprend sa place, jusqu’à redevenir la boussole la plus fiable que nous ayons.

Comment apprendre à écouter cette petite voix ?
Si elle est si précieuse, pourquoi est-ce si difficile de la suivre ? Peut-être parce qu’elle ne parle jamais fort. Elle ne cherche pas à convaincre. Elle propose. Elle suggère. Et c’est à nous de choisir si nous voulons l’entendre.
Voici 3 clés qui m’aident, et qui peuvent t’aider à ton tour :
1. Faire silence pour l’entendre
Cette voix n’aime pas le bruit. Elle se révèle dans la marche, la méditation, l’écriture, la contemplation. Plus je crée des espaces de silence dans mon quotidien, plus je lui laisse de la place pour se faire entendre.
2. Différencier la peur de la guidance
La peur crie. Elle nous enferme dans le « non », dans le contrôle, dans le blocage. La petite voix, elle, ne nie pas la peur : elle la traverse. Elle me dit souvent : « Avance, même si tu trembles. » Reconnaître cette différence est essentiel : ce n’est pas parce qu’une décision m’angoisse qu’elle est mauvaise. Parfois, c’est juste la preuve qu’elle m’ouvre à quelque chose de nouveau.
3. Passer à l’action par petits pas
Il n’est pas nécessaire de bouleverser toute sa vie en un jour. La petite voix guide souvent par de simples actions : envoyer un message, dire oui à une rencontre, repousser une décision. Ce sont ces petits pas qui bâtissent, sur la durée, la confiance en elle et en moi
Une boussole intérieure
Avec le temps, j’ai appris une chose précieuse : plus j’écoute cette petite voix, plus elle devient claire. Et plus la vie semble me répondre par des synchronicités, des rencontres, des ouvertures inattendues. Comme si elle me disait : « Tu vois, tu es sur ton chemin ».
Alors oui, cette voix peut faire peur. Oui, elle peut sembler déroutante. Mais elle est une boussole intérieure, toujours tournée vers ce qui est juste pour nous.
Et toi ? Quelle a été la dernière fois où tu as osé écouter cette petite voix, même quand ton mental résistait ?

🌺 À propos de moi
Je suis Déborah, et j’accompagne depuis plus de 30 ans des personnes en chemin de guérison et de transformation. Au sein de mon cabinet à Caen, j’utilise la thérapie brève (EMDR, Hypnose, PNL, ICV) et les compétences psychosociales pour aider chacun à retrouver sécurité intérieure, confiance et liberté.
Si tu sens que cet article résonne en toi, que tu aimerais toi aussi réapprendre à écouter ta petite voix et avancer sur ton propre chemin, je t’invite à prendre rendez-vous. C’est toujours une joie pour moi de rencontrer de nouvelles personnes et de les accompagner pas à pas vers plus de clarté, de légèreté et de justesse dans leur vie. 💌